Quimper : 6 à 8 mois avec sursis requis contre les salariés de l'abattoir de Briec
- Jérôme Jarny
- 18 mai 2022
- 2 min de lecture
Un procès de maltraitance animale s'est tenu ce mercredi 18 mai devant le tribunal correctionnel de Quimper. Sur le banc des accusés : quatre salariés ou ex-salariés de l'abattoir de Briec (Société briecoise d'abattage), appartenant au groupe Les Mousquetaires. Et la société elle-même.
Tous comparaissaient pour des sévices et des actes de cruauté commis sur des truies au début de l'année 2021.

(Le Palais de Justice de Quimper - Photo Ici C'est Quimper !)
C'est l'association L214 qui avait alerté en diffusant des vidéos de ce qui se passait dans cet établissement. A l'audience, des images violentes et choquantes ont d'ailleurs été projetées, dans le silence absolu. On pouvait y voir des truies recevoir de violents coups de rame ou de pince électrique. Des animaux pris de panique qui avaient parfaitement conscience que la mort les attendait. "Sans vidéo, il n'y a pas de procès (...) Et grâce à ces vidéos, on ne peut pas contester ce qui est incontestable", souligne Maître Patrice Grillon, l'avocat de l'association Stéphane Lamart, qui s'est portée partie civile.
Employés et employeurs se renvoient la balle
Lors des auditions, certains des employés poursuivis ont dénoncé les cadences imposées par leur direction et remettre en causes des équipements inadaptés...Chose que l'entreprise incriminée réfute. "Chacun se renvoie la balle, mais le débat des responsabilités n'est pas là", pour Patrice Grillon.
L'avocate de l'association L214 n'a pas manqué de faire remarquer qu'un premier rapport, datant de 2016, dénonçait déjà des pratiques douteuses. La Société briecoise d'abattage a procédé à des travaux de mise en conformité en mai 2021, c'est-à-dire après la diffusion par L214 des images à l'origine de ce procès.
Au terme d'une audience qui aura duré près de 5 heures, des peines de 6 à 8 mois de prison avec sursis ont été requises à l'encontre des salariés, ainsi qu'une amende de 500 Euros chacun et une interdiction de travailler avec des animaux. Le procureur réclame une amende de 10.000 Euros contre l'abattoir. Un montant que la partie civile n'estime "pas à la hauteur" compte tenu de la gravité des faits. Le jugement a été mis en délibéré au 27 juin.
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